Comment sont créés les coloriages magiques?

…coloriages mystères, coloriages magiques ou coloriages codés !

Que de noms pour définir ce jeu, souvent associé aux enfants pour son côté ludique, et de plus en plus apprécié chez les adultes pour ses innombrables bienfaits sur le développement personnel et ses qualités relaxantes !

De prime abord, ce n’est pas ce qu’il y a de plus valorisant, ni excitant à faire, pour un illustrateur !
Je me rappelle du jour où, en 2007, les éditions MDI m’ont contacté pour réaliser mes premiers coloriages… J’avais accepter parce que quand on début on accepte TOUT même si ce n’est pas forcément ce qu’on espérait ! Mais le temps à passé… Et même si je sais que beaucoup de gens pensent que les coloriages codés ne doivent pas être folichons à faire, moi, je prends ces commandes comme une occasion de me détendre. C’est comme un anti-stress à la hauteur des Solitaires, Démineur et autre Candycrush qui nous permettent de nous vider la tête n’importe où et n’importe quand à moindre frais! 😊

Quand je réalise ces coloriages codés, je mets de la musique ou, mieux, un son de pluie ! J’adore ! Je ne vois pas le temps passer et c’est très plaisant à faire !

Bon, ça, c’est quand je travaille sur des licences et que les illustrations sont fournies. Là, vous oubliez toute création ou originalité, car il ne faut pas dénaturer les visuels d’un iota !

Quand il faut créer toutes les illustrations, c’est un peu plus « cérébral », mais ça reste généralement des illustrations simples donc pas plus difficile que ça à réaliser !

Le plus ingrat finalement dans ces commandes, c’est l’étape de l’intégration des chiffres qui mettent un peu plus à mal notre zenitude acquise un peu plus tôt dans le travail ! 🤣

Pour les éditions MDI et les éditions PICCOLIA, je devais créer les illustrations de base que je transformais ensuite en coloriage. Pour les éditions PICCOLIA, il y a avait 10 couleurs maximum ainsi qu’un thème définit. Pour les éditions MDI, il fallait entre 2 et 6 couleurs maximum, un thème imposé et tout ça pour un nombre de 50 cases maximum!… et 50 cases ça fait vraiment très peu ! 😣😣😣 J’avoue que là, c’était plus frustrant ! Mais ça m’a fait un bon entraînement et je garde d’excellents souvenirs de ces collaborations ! 🙂

Bref, commençons par le début :

Ma technique de conception des coloriages magiques

Comme je le disais plus haut, soit je crée une illustration que je transforme ensuite en coloriage codé, soit on me fournit des illustrations…

Prenons l’exemple d’un coloriage codé réalisé sous licence Disney, pour les éditions HACHETTE JEUNESSE : la Belle et le clochard !

Souvent, on me fournit une version en tracé + une version en couleur (ou alors une version couleur approchante pour m’indiquer les couleurs souhaitées de la version noir et blanche). C’est bien pratique d’avoir les 2 fichiers car le fichier couleur permet de mettre en page la maquette tout en ayant déjà une idée des couleurs à prévoir et le fichier en tracés est bien utile pour créer les tracés quand l’illustration est très complexe ! C’est moins fatigant pour les yeux je trouve…

Dans tous les cas, la première étape consiste à faire une mise en page que le client doit valider.

Proposition 1 et 2 :

Dans la première maquette, je pensais mettre le collier de Belle en gris et gagner ainsi une couleur, mais on m’a demandé de garder le bleu, kit à avoir une couleur en plus !

Dans la mesure du possible, j’essaye de définir les couleurs pour la légende dès la maquette. Ça permet d’anticiper un peu en sachant dès le début quels contours de tracés je vais devoir prendre en compte ou pas.

Ensuite, je passe à la réalisation avec la reprise des tracés sur ILLUSTRATOR…

Il y a 2 écoles dans le domaine : faire les tracés en 2 temps ou en 1 fois.

Tracés en 2 temps : le personnage est détouré ainsi que les zones de couleurs, puis, dans un second temps, une trame avec des quadrillages est ajoutée pour « brouiller les pistes ».

Tracés en 1 fois : Yoda a été intégré à la trame pour se fondre dans l’illustration. Généralement, avec cette technique, il ne reste que les petits éléments comme les yeux qui trahissent le dessin!

J’ai tendance à travailler comme ça, en intégrant les personnages, car ça permet de mieux camoufler l’illustration à découvrir ! C’est plus sympa pour les enfants ! Mais parfois, selon les illustrations et les contraintes, partir du protagoniste principal aide beaucoup…

Pour la Belle et le clochard, j’ai donc travaillé en 1 fois :

Petite astuce, j’utilise en trame de fond, très léger, un motif avec tous les chiffres, pour visualiser en un coup d’œil si les cases créées avec mon enchevêtrement de tracés, sont suffisamment grandes ou pas !

Une fois tous les tracés réalisés, j’utilise l’effet pathfinder pour mettre les couleurs dans les cases.

Il faut généralement entre 3 et 10 couleurs dans la légende. J’organise au mieux les couleurs pour que l’enfant puisse facilement distinguer les couleurs, malgré les différences de nuances.

Une fois les couleurs choisies, organisées et numérotées dans la légende, je passe à l’intégration des numéros dans le dessin.

Pour faciliter la manœuvre, j’ai créé des formes avec chacun des chiffres, ainsi je n’ai plus qu’à cliquer avec l’outil pinceau à l’endroit où je veux placer le numéro. Et, s’il y a besoin de changer le numéro, il suffit de sélectionner le point et de lui attribuer une autre forme…

Quand certaines zones sont vraiment trop petites pour y intégrer un chiffre, et s’il n’y a aucune possibilité de l’agrandir, alors, la couleur sera déjà présente sur la version en tracé. Ça arrive souvent pour l’iris des yeux ou entre les cils par exemple…

Personnellement, je travaille toutes les illustrations en même temps.

Je fais d’abord tous les tracés de tous les coloriages, puis, j’applique toutes les couleurs avant d’intégrer tous les numéros… Mais chacun sa technique de prédilection ! 😊 Je vous dévoile ici MA façon de travailler, mais chacun fait « à sa sauce » ! 😉

Résultat fini :